Stembert, Paroisse dépendante

Pour comprendre l'Histoire de notre village, il faut se projeter dans le temps, dans les premiers siècles de notre ère. S'imaginer que beaucoup de ce que nous connaissons aujourd'hui n'existe pas et que la vie est totalement différente. Il faut s'imaginer que les citoyens n'ont que peu de choses auxquelles se raccrocher et les croyances sont l'une d'entre elles.

 

L’antique paroisse de Verviers

Les chroniqueurs et anciens historiens s’appuient sur la tradition et affirment qu’une église fut bâtie au IXème siècle par Buevon, fils d’Oger le Danois, ou par celui-ci même, à l’emplacement d’un temple païen dédié à Diane et se trouvant à l'endroit qu'aujourd'hui nous nommons la place du Marché, à l'arrière de l'Hôtel de Ville verviétois. Le temple fut transformé au VIIème siècle en oratoire chrétien par des moines de Stavelot. Dédié à Saint Paul jusqu'en 855, date à laquelle l'oratoire fut remplacé par la nouvelle église dédiée à Saint Remacle et bâtie au même endroit. Ce nouvel édifice fut transformé en 1471, 1692 et 1817. En 1838, elle fut abandonnée au profit de l'actuelle église Saint Remacle alors nouvellement construite grâce à la générosité de la famille de Biolley. En 1882, l'ancienne église Saint Remacle fut démolie.

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Précisons que cette église était la seule église paroissiale qui se situait en plein centre de Verviers, dans le haut de l'actuel Thier Mère Dieu, sur ce que nous connaissons comme la place du Marché d'aujourd'hui. Signalons aussi que trois chapelles dépendaient de cette église paroissiale : l’oratoire du Château à Andrimont, La Chantoire à Renoupré et la troisième, celle de Saint Nicolas et Sainte Barbe à Stembert.



Dans ces temps lointains, l’antique paroisse de Verviers s’étendait sur tout le territoire du ban de Verviers, inclus dans le Pays de Franchimont lequel faisait partie de la Principauté de Liège, elle-même intégrée dans le Saint Empire germanique. Elle était bien plus vaste qu'aujourd'hui.

A savoir que le ban de Verviers était l’une des cinq subdivisions de la Terre de Franchimont qui deviendra plus tard le Marquisat de Franchimont. Il regroupait les actuels territoires de la ville de Verviers, Ensival, Stembert (et ses hameaux de Heusy, Halleur, Surdents et Mangombroux), Andrimont et les Croisiers, Wegnez et Lambermont ainsi que peut-être, dans un passé plus lointain encore, certaines terres limbourgeoises. 

 


La dépendance de la paroisse et de l’église de Verviers vis-à-vis de l’abbaye de Stavelot est certifiée et attestée au fil des siècles par de nombreux documents officiels. De toute ancienneté, cette dépendance se manifestait de cette manière : aux jours de Pentecôte et de la fête de Saint Remacle, l’église de Verviers se rendait en pèlerinage à l’église de Stavelot pour y acquitter certaines redevances. 

Ces processions d’églises filiales à église mère se sont succédées des siècles durant. Cependant, à une époque qui nous est inconnue, la procession des Verviétois aux jours de Pentecôte fut détournée de Stavelot vers Liège, devenue métropole et capitale du pays (Principauté de Liège). Cet étrange défilé était connu sous le nom de « Lès Creus de Vervî » ou « la procession dansante des Banscroix de Vervî à la cathédrale Saint Paul à Liège ».  

La procession des paroisses de Theux et Verviers à Stavelot, le 3 septembre, jour de la fête de Saint Remacle, subit également de curieux changements. A une date inconnue, elle fut transférée du 3 septembre au 5 juin, fête de la dédicace de l’église de Stavelot. En juin 1573, d’après des plaintes émanant du chapitre abbatial de Stavelot, on apprend « qu’un nombre de ceux participant à cette procession le font avec une telle immodestie et n’y payant leurs oboles traditionnelles, que plutôt scandale en est engendré qu’honneur et révérence ».

Le Prince Evêque Gérard de Groesbeek ordonna à tous les chefs de ménage de se rendre seuls, le 5ème jour de juin, au pèlerinage et de s’y comporter avec révérence, modestie et dévotion en payant leur dû. Après ce décret et vu le désordre qui accompagnait le cortège, la procession à Stavelot n’eut plus lieu que pendant quelques années. Des discussions entre les villes de Verviers et Stavelot permirent un arrangement et le 17 août 1583, moyennant un payement de 130 florins Brabant*, la communauté verviétoise fut délivrée de l’obligation d’assister à ces processions. 

 

le florin brabant était la monnaie utilisée à l'époque, soit une pièce en or de 3,54 grammes, qui connut une dévaluation au fil du temps. En 1583, un florin brabant équivalait à approximativement 37,00€. Le payement d'environ 4.810,00 € permit donc aux citoyens verviétois de ne plus devoir se rendre en pélérinage à Stavelot.

 

 

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