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Présentation de la famille « de Stembert »

Pour ceux qui connaissent un peu l’histoire de notre village, le patronyme « de Stembert » n’est pas inconnu. Il s’agit d’une famille de nobles qui vint s’installer dans notre bourgade et qui « régna » sur Stembert et cela, de la fin du XIIIème siècle à la fin de l’Ancien Régime, dans les années de la Révolution française, entre 1789 et 1792. Le premier indice d’importance est cité en 1976 par Monsieur Jean le Pas de Sécheval qui écrit : « la famille « de Stembert » a gardé le nom du village dans lequel elle s’est constitué son domaine foncier, y a bâti son manoir et y a élevé sa chapelle ». C’est le point de départ, dès 1998, de notre curiosité accrue pour ce thème lors de la réalisation de notre premier documentaire sur notre village de Stembert.

Il faudra attendre le printemps 2012 pour que notre équipe se remette à approfondir le sujet grâce à un contact totalement inattendu. Tant pour remettre les événements en ordre chronologique que pour trouver les correspondances entre les différents éléments et les relier entre eux. Et ce n’est qu’en 2016 que nous avons pu finaliser le travail et vous le présenter.

Jusqu’à nos jours, les récits succincts établis à partir d’archives et d’anciens écrits souvent fragmentaires, permettaient aux historiens régionaux de poser une ligne du temps avec des faits qui, tous, pouvaient permettre de retracer sommairement l’histoire de cette famille, de ses membres et des familles apparentées au fil des siècles. Quelques personnalités issues de cette « dynastie stem-bertoise », osons l’expression, sont détaillées plus concrètement et plus loin dans la partie de notre site qui évoque en profondeur la famille « de Stembert ». Elles montrent qu’ils étaient respectés et qu’ils occupaient, aux différentes époques traversées, de hautes fonctions, aussi bien dans le clergé que dans l’administration et la justice, quelquefois nommés directement par les Princes-évêques de Liège. Belle preuve de leur influence et conséquemment de leur richesse personnelle et intellectuelle. Il est indiscutable que leurs actions ont façonné le visage de notre petit bourg de jadis et qu’ils ont largement contribué à son développement, à son agrandissement et à sa prospérité tout au long de leur « règne », mot utilisé à bon escient pour qualifier leur « domination » locale.

Paradoxalement, un certain nombre de membres de cette famille se retrouvèrent bourgmestres et échevins… de Verviers, parmi de nombreuses autres tâches administratives à responsabilité à la cour du ban de Verviers et d’ailleurs mais très rarement bourgmestre de Stembert dès l’élévation du bourg en commune en 1656 puisque seul un des membres de la famille le fût. Sans compter sur les patronymes issus de la famille « de Stembert » tels que les « del Cour », « Cantin », « Mayet », « Pature », « Hauzeur », « Nockin », « Hubin de Stembert », « de Gulchen », « Henrion », etc… qui ont participé à l’avènement puis à l’hégémonie de cette famille dans toute la Principauté de Liège et même au-delà des frontières établies lors des différentes époques traversées. Nous tenterons, ici, d’éclaircir l’histoire bien mystérieuse et relativement laconique que nous connaissons à propos de la famille « de Stembert » en apportant des faits inédits authentiques, instructifs et de sources sérieuses et fiables.

Découvertes et rencontres inopinées avec, à la clé, de nouvelles indications, nous ont poussé à la lecture et même à la relecture d’œuvres transcrites jadis ou plus récemment par Messieurs Arthur Fassin (Recherches historiques sur les communes de Stembert et Heusy – 1890), Jean le Pas de Sécheval (La famille « de Stembert » et celles qui en sont issues – 1976 et 1977) et Arsène Buchet (400 ans d’Histoire la Paroisse de Stembert et du démembrement de Heusy, Mangombroux, Surdents – 1986). Tous des historiens locaux qui ont jeté les bases du travail que nous avons réalisé. Nous savons que Monsieur Arsène Buchet, en 1986, dans son livre dédié aux quatre cents ans de la Paroisse de Stembert, s’est très largement inspiré des œuvres « La famille de Stembert et celles qui en sont issues » (volume I et II) écrites par Monsieur Jean le Pas de Sécheval pour étoffer son ouvrage consacré de manière très partielle à la famille « de Stembert ». Un généreux mais relativement bref résumé qui nous a poussés, aujourd’hui, à consulter plus en détail l’ouvrage original, à la recherche du fragment d’information évocateur manquant pour mieux comprendre l’histoire de cette famille et vous en faire part. Et comme souvent, c’est lorsque l’on s’y attend le moins et par le plus grand des hasards que l’on avance dans les découvertes…

Nous savions que dans les archives du marquisat de Franchimont, le Dr Tixhon découvrit cette intéressante et précieuse mention : « 1380, Massinet, frère de Hanin de Stembier, relève un demi bonnier de terre derrière le manoir de Stembiet, au lieu dit Esloy, par legs de son oncle Colette de Stembier et du gré de son frère Hanier ».

La famille des « de Stembert » régna de la fin du XIIIème siècle jusqu’à la fin de l’ancien régime. Seule la branche féminine, les « Hubins de Stembert » puis les « de Grady » et « Grady », de cette noble et ancienne famille continua d’exister jusqu’au milieu du XXème siècle.

Très tôt, elle acquit du Prince de Liège la tenue du moulin banal de Sécheval à l’usage des villageois de Stembert et de Heusy. Vers 1405, la notoriété des « de Stembert », en la personne de Thomas de Stembert, lui valut la charge de maïeur de la Cour de justice du ban de Verviers. Il fut également mambour de l’antique chapelle de Stembert. Ses deux fils, Thomas l’aîné et Jean le jeune furent les ascendants respectifs des deux branches de la famille de ce nom. La première, celle de Thomas, allait se subdiviser en maintes familles, tandis que la branche de Jean, moins prolifique, finira par s’éteindre après avoir conservé, deux siècles durant, leur patronyme originel. Du XVème au XVIIème siècle, les princes-évêques leur confieront de hautes charges judiciaires et administratives.

Un représentant typique des porteurs du nom « de Stembert » se trouve être, au XVIème siècle, Jean (le quatrième du nom) de Stembert dont subsiste la pierre tombale armoriée que conserve le Musée des Beaux-Arts de Verviers. Ce même personnage reçut, en 1587, la haute charge de voué des dîmes du ban de Verviers, laquelle, des siècles durant, se transmettront les « de Stembert » jusqu’à la fin de l’Ancien Régime.

Thomas de Stembert, dit le Maire, est cité en 1430 au titre d’échevin de la Cour de justice de Verviers. On sait qu’il habitait Stembert où il possédait deux fermes et des biens fonds. En juin 1462, il n’était plus de ce monde. D’un premier mariage, il avait eu quatre fils. D’une seconde union, il retint un fils et deux filles. Ce fut le départ d’une très nombreuse descendance qui, chose assez curieuse, va perdre son patronyme « de Stembert » pour en adopter d’autres. Les indications que l’on possède sur les destinées des sept enfants de Thomas de Stembert permettent de se rendre compte, dès cette génération, de la mutation des patronymes, autrement dit, les variations des noms de famille à des époques où ceux-ci n’avaient pas acquis de caractère de fixité.

Avec le décès de Jean (le cinquième du nom) de Stembert dit le Maire, s’éteignit, dans la partie masculine, la tige cadette de la vieille famille « de Stembert ». Conformément à ses dispositions testamentaires, la charge de voué des dîmes du ban de Verviers passa alors à la branche féminine de cette famille, c’est-à-dire aux Hubin de Stembert, en la personne de Henri Jean Remacle Hubin de Stembert. La descendance de celui-ci reprit alors le patronyme « de Stembert » et les armoiries du lignage.

Le 17 juin 1734, l’Empereur Charles VI nommait Chevalier du Saint Empire, Lambert Ignace de Stembert, né à Verviers en 1701. Son fils Lambert François Antoine, chevalier de Stembert, releva pour la dernière fois en 1778 la vouerie des dîmes du ban de Verviers. De son épouse Marie Joseph de Grady de Horion, il eut deux fils, Henri Joseph et Lambert Marie, chevaliers de Stembert, époux successifs d’Elisabeth Walburge de Fisenne dont ils n’eurent pas de descendance. Leurs propriétés à Stembert échurent à leurs cousins, les « de Grady ».

Notons que le terrain sur lequel fut construit le Cercle Saint Louis, aujourd’hui Chanteloup, fut légué par les « de Grady » aux Œuvres Paroissiales stembertoises de l’époque. De même, lorsque les scouts construisirent leurs locaux, ce fut à une madame Grady qu’ils demandèrent l’autorisation de construire sur une parcelle de terrain jouxtant le bâtiment du Cercle. C’était alors au début des années 1950.

Les familles del Cour, Hauzeur, Nockin, Hubin de Stembert et de Gulchen, sont les principales descendances issues de la famille des « de Stembert ».

 

 

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