L'origine du nom du village

L’origine du nom de notre village remonte à la nuit des temps ou presque. La date de la première mention du nom de notre localité remonte à 855, date à laquelle, d’après le livre « Histoire du Marquisat de Franchimont » de Monsieur Detrooz, historien verviétois : 

« S’il faut en croire la tradition et les anciens manuscrits, il se donna entre Stein Berg et Summa Villa, dans la campagne des Slards, une fameuse bataille dans laquelle Guyon Després, voué de Liège, assista Oger le Danois, pair de Charlemagne, à vaincre les Lorrains joints à d’autres troupes qui venaient ravager le pays pendant la guerre que les trois frères Lothaire, Louis et Charles, fils de Lothaire 1er, se faisaient pour la succession de leur père ». 

Origine du nom 01

Cette bataille fit beaucoup de ravages et il fut dit que plusieurs milliers d’hommes y périrent et que le nombre de prisonniers était encore plus considérable. Un ancien manuscrit fait monter les estimations à 30.000 morts et 40.000 prisonniers. De leur rançon, Oger le Danois fit bâtir et fonda plusieurs églises dont celle de Summa Villa, la paroissiale dédiée à Saint Remacle qui remplaça la Chapelle Saint Paul qui se trouvait là.

Cette bataille paraît fabuleuse, du moins quant au nombre de morts et de prisonniers. Et puisque l’histoire n’en dit rien et qu’elle n’aurait pas manqué de faire mention d’une victoire aussi fameuse si elle avait eu lieu, il est plus que vraisemblable qu’il s’est déroulé dans cette partie une bataille, où un Oger le Danois parut victorieux. Il nous faut bien croire l’histoire et penser que ce combat ne fut pas d’une très haute importance et qu’il n’a été qu’un événement assez « ordinaire ». 

Par ailleurs, Arsène Buchet, dans son livre « 400 ans d’Histoire de la paroisse de Stembert » nous indique que les formes les plus anciennes connues du nom de la localité datent de 1272 (Stemberge) ; 1314, 1317, 1342 et 1352 (Stembier) ; 1320 et 1380 (Stembiert) et 1538 (Stembiet), révéleraient des origines franques. Les dénominations citées ci-dessus proviennent d’anciens documents et elles sont très proches de l’actuel nom de « Stembert ».  

Ce qui nous amène à croire que l’origine la plus plausible du nom de notre village, thèse évoquée par Messieurs Fassin et Carnoy, serait qu’il proviendrait de l’allemand « Steinberg » ou « montagne de pierre ». Et cela, pour deux raisons : premièrement à cause de la constitution géologique du sous-sol de notre village qui est situé sur un bloc calcaire appartenant au système eifelien et dont la couche de sol arable est excessivement mince en certains endroits ; et deuxièmement, de part sa situation géographique. Sise aux confins du pays de Limbourg, notre localité était autrefois bien plus proche de l’Allemagne. Il est donc bien plus facile d’admettre la transformation de « Stein Berg » en Stembert, plutôt que celle de « Stainbiet », thèse avancée par monsieur Detrooz, lequel basa son opinion sur la présence d’extraction de calamine à une époque très reculée. « Stain » serait la corruption du mot « étain » et « biet » viendrait de l’allemand « Berg » qui signifie montagne et qui donnerait à Stembert le nom de « montagne d’étain ». 

Cependant, d’après Arsène Buchet, les étymons « Stein – Berg » pourraient remonter à une époque antérieure au VIIIème siècle, et pourraient provenir, d’après certains philologues, de l’époque de la colonisation franque de notre région, soit aux IVème et Vème siècles de notre ère. D’ailleurs, à Stembert, comme dans d’autres villages un peu partout en Belgique, il existe un lieu-dit «tombeux ». Et d’après certaines recherches effectuées, ce toponyme serait toujours l’indice de la présence d’un cimetière franc. 

De plus, d’autres localités comme Dolhain (Daelheim), Rechain (Rickheim), Bilstain (Bilstein) ou Baelen (Hontheim) remontent environ à la même époque. Et si l’on examine la toponymie de Stembert et celle des localités voisines, on s’aperçoit qu’elles comportent un grand nombre de lieux ayant des noms d’origine germanique voisinant avec d’autres substantifs d’origine romane. Ce qui démontre bien que ces localités se situaient aux confins d’une région habitée par une population gallo-romaine submergée par les invasions franques, vers la fin du IIIème et le début du IVème siècle de notre ère, juste avant la colonisation des territoires envahis.

 

 

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