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La Jeunesse Sportive Stembertoise

Au départ professeur de musique, Madame Jenny Schumacher donnait des concerts. N’ayant pas toutes ses heures occupées, elle fut prise pour travailler en Allemagne où elle s’est retrouvée au cours de monitrice en gymnastique, ce qui lui plut. Après quelques petits concours sur la Place Verte, elle fut dans les meilleures, ce qui entraîna sa sélection pour aller plus loin et lui donna l’idée de fonder une société en 1942 : un club de gymnastique nommé « La Jeunesse Sportive Stembertoise », la "J.S.", comme Jenny Schumacher. Elle habitait alors dans la rue de Verviers, aujourd’hui rue du Stade. 

Monsieur Finck, qui avait trois filles devant faire de la gymnastique, lui a amené ses enfants dès qu’elle reçut son diplôme de monitrice. Ainsi, Jenny Schumacher débuta à faire la gymnastique dans la cave avec Annette, Monique et Liliane Finck et Madeleine et Nicole Drosson. La première fête fut donnée dans la cave : un espalier avait été réalisé avec des manches de brosses, un plint avec une caisse et une poutre avec un gîte. 

Avec un groupe composé d’une dizaine d’élèves, il fallait plus d’espace. Les cours se donnaient dans la cour mais lorsque l’hiver arriva, Monsieur Finck proposa un atelier de menuiserie inoccupé durant la guerre. Ensuite Jenny Schumacher fut intégrée dans l’équipe nationale belge et se rendit à Londres pour les Jeux Olympiques de 1948 où elle gagna une médaille de bronze par équipe. 

Après son mariage, Jenny Hamoir - Schumacher quitta l’équipe nationale et le club émigra rue de la Chapelle (aujourd’hui devenue rue Antoine de Berghes) où il rassembla des générations de gymnastes en herbe. De nos jours, ses locaux d’origine devenus trop petits, le club effectue ses entraînements dans le hall sportif de l’école communale des Linaigrettes et à l’école S.F.-X. 1. 

En 1992, la société reçut le titre de « royale » et devint la « Royale Jeunesse Sportive Stembertoise ». 

En 1999, lors de la réalisation de notre premier documentaire sur Stembert, nous avions rencontré Madame Jenny Hamoir – Schumacher qui nous avait accordé un entretien avec grand plaisir. Nous vous le livrons :

« J’étais au départ professeur de musique, je donnais des concerts. Seulement, je n’avais pas toutes mes heures occupées et j’ai été prise pour travailler en Allemagne. Je suis partie au cours de monitrice en gymnastique, ce qui m’a beaucoup plu. J’ai fait des petits concours sur la Place Verte et j’étais dans les premières. Et j’ai été sélectionnée pour aller plus loin, ce qui m’a donné l’idée de fonder une société en 1942 parce que Monsieur Finck, avait trois filles qui devaient faire de la gymnastique. Dès que j’ai eu mon diplôme de monitrice, il m’a amené les enfants. J’ai commencé à faire la gymnastique dans la cave avec les trois petites Finck (Annette, Monique et Liliane) et les deux filles Drosson (Madeleine et Nicole). Nous avons donné notre première fête dans la cave, chez moi. On avait fait un espalier avec des manches de brosses, un plint avec une caisse et une poutre avec un gîte. Alors, j’ai eu beaucoup plus d’élèves malgré tout qui sont venus, j’en avais une dizaine et on est allé dans la cour. Là, en été, ça allait parce que c’était une cour vitrée, mais quand l’hiver est venu, il a fallu trouver quelque chose. Monsieur Finck m’a proposé d’aller dans l’atelier de Monsieur Hamoir, un menuisier qui n’y travaillait pas pendant la guerre. Nous avons mis des gîtes sur les machines et quand il y avait une alerte, on allait se cacher sous les gîtes. J’ai donné ma première fête et puis la fête pour les prisonniers qui étaient revenus d’Allemagne. Je faisais partie de l’équipe nationale et là j’ai rencontré mon mari, Monsieur Georges Hamoir. Nous avons décidé de nous marier mais après les Jeux Olympiques de Londres de 1948. Je me suis mariée, j’ai quitté l’équipe nationale et nous avons construit la salle où nous sommes pour le moment (ndlr : salle se situant rue Antoine De Berghes).

J’ai connu, durant ces 57 années de gymnastique, de très grandes évolutions. Quand j’ai commencé la gym, c’étaient les barres égales, les anneaux et le cheval d’arçon. Alors, on a trouvé que c’était trop dur pour les femmes et c’est pour cela que l’on a supprimé les anneaux et le cheval d’arçon, et on a fait les barres inégales. Mais cela m’a servi parce que, pour mes garçons, j’ai toujours eu très facile de travailler avec eux, c’est pour cela que j’ai eu de très beaux résultats avec les garçons. J’en ai eu chez les filles aussi, mais c’était plus facile pour moi chez les garçons.

On a fait les barres inégales qui, au départ, c’était très beau et très gracieux, mais maintenant, moi j’estime que c’est du rec, vraiment la barre fixe des garçons et je dois dire que ça ne me plaît pas du tout. C’est dangereux d’abord, et je n’ai jamais beaucoup aimé le rec chez les garçons. Je dois dire que j’ai fait perdre des titres à José, mon fils, parce que je faisais le minimum de difficultés au rec. Parce que j’estime que c’est un engin pour lequel il faut avoir de la souplesse, de la force et surtout, être intrépide et n’avoir peur de rien. Ce n’est pas comme le cheval ou les anneaux pour lesquels il faut de la force et de la souplesse. Mais le rec, je n’ai jamais fort aimé et j’ai d’ailleurs vu deux gros accidents et je crois que c’est cela qui, au départ, m’a donné un peu la frousse.

Actuellement, la gymnastique est très dure : il faut toujours faire attention au dos et aux chevilles, parce que l’on a des tapis mous. Avant, on faisait la gym sur des cocos qui étaient durs et qui protégeaient très bien. Maintenant, ce sont des petites momies qui ont des genouillères et des bandes aux chevilles et aux poignets. Je trouve que c’est beaucoup plus dangereux maintenant qu’avant.

En section, on reste « famille ». C’est-à-dire que l’on soit bon ou moins bon, et au fond, ce sont ceux qui sont les moins bons qui en ont le plus besoin et dont on doit s’occuper le plus. Ceux qui veulent aller plus loin peuvent venir le mercredi et le samedi pour des entraînements spéciaux. Tout le monde peut venir, c’est accessible à tous.

Il y a une très bonne entente, et chez les enfants et chez les dames, c’est l’heure de détente. C’est ma gymnastique qui me sauve, grâce à cette bonne entente et cette ambiance familiale, tant chez les enfants que chez mes dames.

Mon plus beau souvenir, ça devrait être les Jeux Olympiques de Londres. Je suis fière d’y avoir participé parce que j’étais la seule wallonne parmi les flamandes. On a fait neuf sélections pour m’avoir dehors mais j’ai dit : « je suis une Schumacher, j’ai la volonté et on ne m’aura pas dehors » ! Et on ne m’a pas eu dehors ! Mais mon plus beau souvenir, c’est la Suède et le Danemark, en championnat pré-olympique, et nous avons été les gagner. Alors, on avait le gros cou, et on s’est figuré que l’on allait faire des merveilles aux Jeux Olympiques…

Monsieur Bodart qui était notre président à ce moment-là, nous a offert, parce qu’il avait vu cela chez les Suédoises qui sont très grandes et très jolies, des salopettes bleues pâles. Il a été très gentil, il nous a payé des salopettes mais blanches… Nous qui sommes un peu plus petites et plus musclées, cela faisait des « bébés cadum », ce qui n’était pas tellement joli. En plus, un training blanc ! Quand nous sommes arrivés à Wembley, il pleuvait et nous avons dû garder notre training et notre salopette pendant 15 jours ! Elles dressaient au pied du lit ! Nous avons été gênées car les Américaines étaient avec une malle et à chaque fois qu’elles changeaient d’exercice, elles changeaient de costume.

C’est quand même un beau souvenir, j’en suis fière, mais mon plus beau souvenir reste la Suède et le Danemark.

Notre local actuel est beaucoup trop petit. Nous cherchons pour construire car celui-ci fut construit en 1948 par mon mari et par moi-même pour une soixantaine d’élèves. Maintenant, il y en a 5 à 6 fois plus. Alors, nous devons louer la salle des Linaigrettes, la caserne et nous allons nous entraîner à Ensival. Donc, cela fait des locations et on ne trouve pas de terrain… Si quelqu’un avait un grand terrain, on serait heureux ! ! ! Mais il faut que cela reste à Stembert. C’est cela le problème car même à la caserne, si les enfants devaient partir là tous seuls le soir, ce n’est pas indiqué non plus. Attention, j’ai des enfants d’Ensival, Jalhay,…mais la grosse majorité vient de Stembert. Et on voudrait rester à Stembert.

Pour ma part, je tiens le coup et tant que mes enfants ne m’énervent pas, je tiendrai le coup. Je ne sais pas jusque quand. Ma première monitrice donnait toujours cours à 85 ans ! Alors, j’en ai encore pour quelques années.

La Jeunesse Sportive Stembertoise ne mourra pas car j’ai mon fils qui a pris la relève avec sa fiancée. La continuité est donc assurée…. »

 

Décédée le 15 novembre 2003, à l’âge de 82 ans, la « Jeunesse Sportive Stembertoise » fut reprise par le fils de Jenny Hamoir - Schumacher, Monsieur José Hamoir et son épouse.

Le mercredi 27 mars 2013, la société de gymnastique stembertoise présentait en avant-première sa première cuvée de la « Louve ambrée », une bière de 33 cl qui titre à 7,5% et produite exclusivement pour la société sportive locale.

Jeunesse sportive 03

Jeunesse sportive 02

Evidemment, la société a bien évolué depuis sa création et propose aujourd’hui plus de vingt-cinq cours de gymnastique masculine et féminine, aérobic, step, funky ou encore zumba,… sur différents sites.

Chaque année, le club organise son gala de gym et de danse ainsi qu’un tournoi « Loup Gym Cup » agrémenté d’un tournoi international. Elle participe aussi, entre autre, à l’organisation du jogging de Stembert ainsi qu’au Marché de Noël sur la place de l’église à Stembert.

 

 

 

 

 

 

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