Conséquences des Révolutions Liégeoise et Belge

Stembert était devenu une commune qu'il fallait administrer. La population subissait et les temps étaient difficiles. Peu d'agréments et de réjouissances permettaient de se relaxer ou de se détendre. Et pour couronner le tout, l'époque des révolutions se mettait en marche, répandant un peu partout des sentiments d'exaltation.

 

La Révolution Liégeoise

La Révolution Française fut vécue de loin par notre région. A noter qu’un livre manuscrit et relatant la vie à Stembert durant cette période fut écrit par un certain monsieur Bouxha. Malheureusement, cet ouvrage assez original ne fut copié qu’en un seul exemplaire que le temps et le manque d’intérêt ont emporté.

La Révolution Française avait développé et favorisé certaines idées qui s’étaient rapidement répandues dans le pays de Liège. Depuis longtemps, les Liégeois, qui possédaient toutefois des libertés enviées par les peuples voisins, désiraient obtenir une expansion de leurs droits civils. Et pour acquérir ces nouvelles franchises, il fallait se révolter. Deux circonstances favorisèrent l’effervescence des esprits : le rétablissement d’un ancien impôt de 40 « pattars » sur les bières et sur les jeux de Spa ainsi que la défense d’exporter des grains, faite lors du désastreux hiver de 1788 - 1789 par l’évêque Constantin de Hoensbroeck. Ce fut cette dernière décision qui mit le comble à l’exaspération et à la fermentation populaire.

Armoiries principaute de liege 01

Constantin de hoensbroeck 01

En août suivant, la révolution éclatait et le 23 août, le corps magistral de Stembert était révoqué sans le moindre égard pour ses membres, dont plusieurs avaient néanmoins rendu d’éminents services au cours d’une longue carrière administrative. Mais il fallait que les choses changent et l’exaltation du moment fit oublier toute prudence et toute gratitude. De nouveaux magistrats furent élus par le peuple, assemblé le même jour devant la maison communale : un Bourgmestre, quatre Conseillers (nouveau terme pour remplacer celui des « commis » et l’un des Conseillers était nommé « Co-régent au Bourgmestre »), quatre Commissaires et un nouveau poste de Greffier.

Le peuple nomma ensuite deux délégués, P. Jaminet et Nicolas Winandy, qui obtinrent le droit de prendre part, avec les représentants de toutes les localités du Marquisat de Franchimont, au redressement des griefs qui se décidèrent lors du Congrès de Polleur dont les grandes heures se tinrent dans une prairie, du 26 août au 13 octobre 1789. Ils prêtèrent serment à la paix de Fexhe datant de 1316 et disant que « le pouvoir législatif appartient aux trois états du pays : clergé, noblesse et peuple. Ils forment une chambre appelée Sens ou Etat du pays. Le pouvoir exécutif appartient au Prince Evêque et le pouvoir judiciaire aux communes ».

Le peuple liégeois disait en vouloir une exécution formelle, exécution qu’il prétendait jusque là fictive. Cette réunion prit le nom de « Libre Assemblée Nationale Franchimontoise » et on l’accuse d’avoir voulu, dès sa formation, déclarer l’indépendance de la nation franchimontoise. Elle vota l’inviolabilité de ses membres et s’octroya six sièges à l’Assemblée du pays de Liège. De ces six membres, les bans de Theux, Sart, Jalhay et Spa nommeraient le leur, Verviers aurait le sien, et le dernier devait être élu par Stembert, Andrimont, les Croisiers et Ensival, sans pouvoir être pris dans Verviers.

C’est ce Congrès qui affirma les droits de liberté et d’équité dans 16 articles dont le premier est : « Tous les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droit. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune ». C’était en quelque sorte les prémices de la Charte des Droits de l’Homme.

Le Congrès prononça également sa défiance vis-à-vis de l’Assemblée Liégeoise, pourtant corps révolutionnaire, et qu’il n’admettrait ses décisions qu’après l’acceptation des députés franchimontois. Pour faire respecter ses ordres, le Congrès sentit la nécessité d’une force armée, et le 29 août, il décréta la formation d’un corps de 1.025 hommes pour accompagner les représentants se rendant à Liège. Cinquante Stembertois firent partie de ce contingent et quittèrent Stembert le 3 septembre. L’état de chose créé par la Révolution Liégeoise ne fut jamais bien défini ni bien stable et sa durée fut éphémère. Les menées des révolutionnaires français l’anéantirent complètement.

Le 27 novembre 1792, le dernier prince évêque de Liège, François Antoine de Méan quittait la ville. Le lendemain, les Liégeois accueillaient les troupes françaises qui entraient victorieusement en terre liégeoise. Le premier Jour de l’An 1793, la première proclamation républicaine fut affichée par le sergent Sacré sur la porte de l’église. Elle était précédée du décret de la Convention nationale du 15 décembre 1792. La République Française proclamait la liberté et la souveraineté de tous les peuples chez qui elle avait porté ou porterait les armes.

Six mois après, les agents républicains installèrent « la municipalité ». Stembert fut inclus dans l’arron-dissement de Malmédy et dans le département de l’Ourthe, et avait pour maire le citoyen Everard Wathelet.

Sous l’Empire napoléonien, les villageois ne furent guère plus heureux. Les guerres que menait Napoléon décimèrent la jeunesse stembertoise et ruinèrent les familles par les passages militaires et le logement des troupes que ces batailles occasionnaient.

En 1799, les attributions du Maire et des Conseillers sont réglées. Le nom de « Maire » demeurera jusqu’en 1830. Deux des Conseillers municipaux prirent le nom d’Assesseurs puis d’Echevins.

Dès 1800, Stembert fit partie du Cercle de Verviers, deuxième arrondissement du département de l’Ourthe.

En 1814, Stembert fit partie de la commandature d’Aubel. 

En 1819, notre village était inclus dans le district d’Aubel.

En 1830, les Stembertois entraient dans le canton de Limbourg.

 

 

La Révolution Belge et ses répercussions

En 1830 éclatait la Révolution belge. Après avoir été français et néerlandais, les Stembertois allaient devenir, au même titre que tous les habitants résidants sur notre territoire, des citoyens belges à part entière. Il faudra toutefois attendre le mois d’octobre de cette même année avant de voir les premiers arrêtés du Gouvernement provisoire entrer en vigueur dans notre commune.

En 1835, Stembert comptait 348 habitations (dont 101 au hameau de Heusy et 57 à Mangombroux) et s'étendait sur 1.037 hectares 08 ares et 94 centiares. Les maisons étaient construites en partie en pierre et en partie en bois et argile, peu en briques. Elles étaient couvertes presque toutes en paille, quelques-unes en ardoise. Les principales branches de l'industrie sont l'agriculture et le tissage des draps. On récolte le froment, le seigle, l'épeautre, l'orge, l'avoine, les vesces, fourrages, légumes et fruits. On dénombre 80 chevaux et 340 bêtes à cornes. On y répertorie 2 briqueteries, 4 fours à chaux, 7 carrières, un moulin à farine mu par eau, 2 fabriques à filer la laine, 2 fouleries de draps. On exploite de la calamine et du plomb.

Lors du soulèvement et de l’agitation de 1848, des troupes de garde furent constituées, afin de sauvegarder la tranquillité du peuple et l’ordre public. La période située entre les années 1830 et 1900 reste cependant très floue et très peu de détails sont fournis en ce qui concerne la vie des habitants du village durant ces quelques sept décennies. Le fait le plus important de cette période fut sans aucun doute l’érection du bourg de Heusy en une commune tout à fait indépendante de Stembert dès le 1er janvier 1837. Les hameaux de Rouheid, Séroule, la Bouquette, Thiervaux, Houkaye et une partie de Mangombroux étaient inclus dans cette nouvelle commune. Mis à part ce fait, aucun autre véritable et important événement ne nous est renseigné. Par contre, une grande quantité de sociétés et d’associations virent le jour et les informations à leur sujet abondent.

En 1864 fut fondée la chorale« L’Union Ouvrière » des Surdents. En 1880, elle n’existe plus que de nom et compte un nombre restreint de membres. Elle sera remplacée par « La Jeunesse Réunie » en 1887.

En 1869 fut créée la société d’harmonie « La Fraternelle » de Stembert. Elle avait son local chez M. Gillet et elle comptait quarante membres. Le Président était M. Jean Midrez et le secrétaire M. Marcelin Brahy. La direction fut confiée en premier lieu à M. Noé Monville de Theux et par la suite à M. Jacques Gaillard d’Ensival. Chaque année, la société donnait concerts et bals pour les familles de ses membres. Elle organisait aussi des cours payants de solfège. Elle possédait un drapeau brodé d’or et d’argent sur fond vert dont chaque sujet avait sa signification musicale, locale ou nationale. L’emblème est formé des lettres « F » et « S » entrelacées (Fraternelle Stembert) au milieu d’un écusson en argent surmonté d’une couronne représentant le canton de Limbourg. Le tout entouré de deux branches de chêne : « Vert et Vieux », couleurs verviétoises. Le fond vert et l’écusson blanc sont les couleurs de Franchimont. Des instruments de musique sont brodés sur chaque coin et la hampe est surmontée du lion belge. Cette photo du groupe stembertois avait été prise au Kursaal de Chaudfontaine, souvenir du 30 juin 1895.

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Fraternelle 01

En 1870 fut établie à Stembert « L’Union Musicale » de Mangombroux-Heusy.

C’est aussi en 1870 que fut créée la société des « Secours Mutuels » des Surdents.

En 1872 fut fondé le « Cercle des Quinze », une société d’agrément qui avait pour but l’organisation de réjouissances diverses. Cette association fut démembrée trois ans plus tard.

En 1875 fut instituée la société « L’épargne » qui s’établit chez monsieur Arnold Henrotte.

En cette même année 1875 fut fondée la chorale « L’Echo des Montagnes » de Heusy.

En 1879 fut créée « La Mutualité des Artisans Réunis ».

En 1882 fut fondé le « Cercle La Renaissance » appelé également « Cercle Catholique ». Il fut créé par le curé Michiels. Il mit fin à ses activités quatre années plus tard.

Vers la même époque fut créé « Le Patronage des Jeunes Ouvriers » des Surdents.

En 1882 toujours, fut fondé le cercle « Les Quelques Amis » de Stembert. Son but était de procurer de l’agrément à ses membres par l’organisation de bals, de concerts et autres soirées de divertissements.

En 1885 furent fondés les « Jeunes Tireurs », société de tir, chez monsieur Edouard Weber.

En 1887 fut fondé le « Flobert Club » des Surdents, autre société de tir, établie chez un certain monsieur Croisier.

En 1888  fut créé la société dramatique « L’Union Dramatique » de Stembert.

C'est également en 1888 que la société des "Carabiniers de Stembert" vit le jour. Elle prendra le nom, dix ans plus tard, de société des "Intimes Carabiniers de Stembert" qui existe toujours aujourd'hui.

Vers 1892, une école, due à l’industriel Simonis implanté à cet endroit, fut construite aux Surdents.

En 1894, une société de gymnastique et d’escrime nommée « La Stembertoise » voyait le jour.

En 1898 la chorale "Le Jubé" fut fondée avec les membres masculins de la société de chant "Les Amis Réunis". Il s'agissait d'un choeur paroissial et seul les hommes étaient habilités à se rendre au jubé nommé alors tribunes.

 

 

 

 

 

 

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