La Poste stembertoise

L’histoire postale est très ancienne et pourrait remonter aux environs de l’an 700 avant J.-C., au temps des Assyriens et des Babyloniens qui utilisaient un service que nous nommerions aujourd’hui « poste ». Tout comme les Chinois ou les Perses.

Le terme moderne de « poste » vient de l’italien « posta » qui, à l’origine, désignait l’emplacement réservé, dans l’écurie d’un relais, pour un cheval dont le cavalier assurait le transport du courrier, avec ou sans diligence.

Diligence 02

En 1502, Philippe le Beau nommait François de Tassis comme « Capitaine et Maître de nos Postes » afin que ce dernier organise la transmission, dans des délais fixés, des dépêches du gouvernement vers l’Allemagne, la France et l’Espagne. La famille de Tassis avait le droit de porter tous les courriers gouvernementaux ou privé dans tout le Saint Empire romain Germanique. Un des sièges principaux de cette « poste » était à Bruxelles.

Francois de tassis 02

Ce n’est qu’aux alentours de 1700, lors du rachat, par l’héritier de la couronne espagnole, de l’organisation postale de la famille Tassis (devenue Taxis entre temps et alliée par mariage à la famille « della Torre » qui devint « de la Tour ») que les diligences postales apparurent. D’où le nom de « Tour et Taxis », bien connu à Bruxelles, situé sur des terrains appartenant jadis à ces familles.

En 1790, la poste municipale apparaissait à Bruxelles. Dès 1813, un « facteur principal » était en fonction à Bruxelles. Et ce n’était pas moins d’une quarantaine de diligences qui quittaient Bruxelles quotidiennement.

En 1830, les postes belges devinrent un service d’état. Et avec l’avènement du chemin de fer, les diligences allaient disparaître petit-à-petit.

En 1836, un règlement sur l’organisation du service rural en Belgique impliquait l’installation d’une boîte aux lettres dans chaque commune où il n’existait pas de bureau de poste.

Et dès 1841, la poste assurait une distribution quotidienne, même dans les campagnes.

Monsieur Henri de Couve, dans ses « notes relatives au service des diligences et malles-poste à Verviers », nous apprends quelques détails. Les « postillons » (agent de la poste) attachés à la poste de Verviers portaient des bottes fortes, une culotte en peau de daim, un gilet rouge et argent, un chapeau en paille ainsi qu’un couvert de toile cirée et enrubannée. Ces gens devaient sonner du cor à certains endroits. Le maître des postes était un personnage important relevant du Ministère des Travaux Publics.

Par exemple, dès le 1er avril 1842, il existait un double service quotidien établi par la poste prussienne pour relier Verviers à Aix-la-Chapelle en Allemagne en passant par Eupen. Et que la diligence pour Maastricht partait trois fois par semaine de Verviers.

Henri de Couve précise également qu’avant 1843, on sait que plusieurs services reliaient Verviers à Liège par Herve, Battice et Dison ou bien par la vallée de la Vesdre. Le prix pour une place pour une personne dans la diligence variait de 2 francs à 2,5 francs selon que l’on était à l’intérieur ou en « coupé » (diligence « cabriolet » sans toit ou avec un espace ouvert). Le trajet durait quatre heures. Là aussi, après l’arrivée du chemin de fer, les services de diligences ne purent lutter bien longtemps.

En juillet 1843, une malle-poste officielle fut établie entre Verviers et Spa.

A Verviers, la poste assurait aussi la distribution du courrier et cela, deux fois par jour. Les lettres qui n’étaient pas affranchies étaient aussi distribuées et le facteur devait entrer chez le destinataire pour percevoir le dû. Il n’y avait, à Verviers, que cinq boîtes aux lettres : à Sommeleville, à l’Hôtel de Ville, à l’école industrielle, au théâtre et à la gare. Mais pour affranchir une lettre, il fallait se rendre au bureau principal.

En 1849 apparurent les premiers timbres-poste en Belgique : un timbre brun d’une valeur de 10 centimes de francs belge et un second, de couleur bleue, d’une va-leur de 20 centimes de francs belge, tous deux avec le buste du roi Léopold Ier.

Premier timbre 01 10 centimes brun

Premier timbre 02 20 centimes bleu

Au vu de la situation géographique isolée de Stembert jusqu’au début du XXème siècle, nous pouvons supposer que l’échange de courrier sur la commune n’était pas habituel et qu’auparavant, les personnes se rencontraient et discutaient plus couramment que de s’écrire. Et par rapport à l’extérieur du village, seules les familles aisées et instruites usaient de ce mode de communication, très certainement un acte rare à l’époque.

Nous savons que l’ouverture d’un dépôt de poste à Stembert n’eut lieu que le 21 septembre 1905 et qu’il se situait dans la rue Grand Vinâve au n°40, maison aujourd’hui disparue. Ce bureau fut fermé à partir du 4 août 1914 et rouvert par l’occupant allemand comme « Posthilfstelle » relevant du bureau de Verviers entre le 30 avril 1916 et le 2 mai 1916, soit pendant trois jours. Ensuite, à partir du 1er juin 1916 et jusqu’à l’Armistice du 11 novembre 1918, la poste stembertoise releva du bureau de Polleur.

Carte postale 01

Carte postale 02

Cette maison de la rue Grand-Vinâve ne sera rouverte qu’après l’Armistice comme bureau de poste et transformée en sous-perception le 20 décembre 1922.

En 1938, le bureau de poste fut transféré au n°31 de la rue du Tombeux et ce, jusqu’en 1942, date à laquelle il déménagea au n°10 de cette même rue du Tombeux.

En 1952, il fut transféré place du Perron n°1 (là où se tient aujourd’hui la taverne du Perron).

Par arrêté royal, le bureau de sous-perception fut transformé en bureau annexe dès le 1er février 1973.

Une nouvelle construction destinée à accueillir le bureau de poste fut inaugurée au n°30 de la rue du Tombeux le 12 décembre 1973 avant d’être rattaché à « Verviers 3 », le 1er décembre 1974. C’est dans cette dernière bâtisse (où se trouve aujourd’hui un salon de coiffure) que le bureau de poste stembertois fonctionna jusqu’à sa fermeture définitive le 28 février 2007.

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