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La fin d’un règne et énigmes sibyllines

Après les « de Stembert », les familles « del Cour », « Hauzeur », « Nockin », « Hubin de Stembert » et « de Gulchen », qui étaient les principales descendances issues de cette famille stembertoise, ont progressivement disparu ou se sont totalement détournées de leurs origines et nous n’en n’avons plus aucune trace. Seule la famille « de Grady de Horion » a atteint le XXème siècle.

Pour le deuxième faire-part, seuls des « de Grady de Horion » figurent sur l’annonce aux côtés d’un Monsieur « de Fisenne », deux familles apparentées, par alliance, aux « de Stembert » et survivantes à celle-ci.

Nous savons que ce sont les « de Grady de Horion » puis les « de Grady » qui terminent la lignée des « de Stembert » au milieu du XXème siècle.

Seule la branche féminine de cette noble et ancienne famille à avoir atteint le XXème siècle et c’est grâce à des legs que nous les retrouvons. Au tout début du XXème siècle, c’est une dame « de Grady » qui légua à la paroisse de Stembert les terrains pour la construction du « Cercle Saint Louis » en 1905. Celui-ci est devenu le « Cercle Pro-Familia » en 1947 avant de prendre l’appellation de « Chanteloup » en 1988. Et nous savons également qu’en 1956, sous l’impulsion de l’aumônier Crosset, le bâtiment annexe à Chanteloup, construit pour et par les scouts, le fut sur un terrain appartenant toujours à une Dame « de Grady » avec qui il fut également négocié la bande de cinq mètres de large pour permettre le passage et l’accès aux prairies situées derrière le « Cercle Pro-Familia » et appartenant toujours à Madame Grady.

Dans son ouvrage « Recherches historiques sur les Communes de Stembert et Heusy », Arthur Fassin, en 1890, écrivait : « Sous l’Empire, on ne fut pas plus heureux. Les guerres de Napoléon décimaient la jeunesse Stembertoise et ruinaient les familles par les passages militaires qu’elles occasion-naient ». Preuve s’il en est que les troupes françaises et ses alliés traversaient nos contrées. Ce qui atteste les dires de Charles Destembert sur son aïeul parti avec les troupes napoléoniennes.

Fin d un regne 01

Plus loin, toujours dans le même ouvrage, on trouve ceci : « Jamais la Commune ne fut aussi malheureuse que pendant les années 1790 à 1800. Ce n’étaient que réquisitions, impôts, vols et déprédations de propriétés. L’empire n’améliora en rien la situation. Au contraire, les fréquentes levées d’hommes exigées par Napoléon Ier, décimaient la jeunesse florissante. Il faut toutefois aller jusqu’en 1813 pour retrouver les traces d’une saison passée par des troupes ; c’était une compagnie autrichienne ».

Ces textes, anodins à première vue, prennent de la consistance grâce au récit de Charles Destembert. Et son aïeul a peut-être été obligé de partir lors d’une de ces « fréquentes levées d’hommes » ou bien est-il parti de son plein gré, par amour du maniement des armes, parce que la famille s’amoindrissait, pour changer d’air ou pour une raison déterminée qui lui appartenait et que nous ne connaîtrons sans doute jamais...

Que pouvons-nous conclure ? Simplement que la famille « de Stembert », du moins pour sa lignée « mâle », était sur le déclin au XVIIIème siècle. Est-ce pour cela ou à cause des nombreuses réquisitions (comme évoqué plus avant dans nos rubriques consacrées à la famille « de Stembert ») que ce membre de la famille quitta le village ? Nous ne pouvons l’affirmer. Mais tout concorde avec le récit de Charles Destembert.

Le départ d’un homme a-t-elle accéléré la fin des « de Stembert » ? Car s’il est parti avec les troupes de Napoléon Ier, cela s’est produit entre le début des années 1790 et 1815. Et d’après le plan POPP, nous savons qu’en 1850, les « de Stembert » ne résidaient plus effectivement à Stembert, toujours pour la lignée « mâle », mais bel et bien à Liège. Et que le Chevalier Théodore-Joseph de Stembert était le dernier descendant « mâle » de la famille.

Cela n’explique cependant pas comment Théodore-Joseph est arrivé dans nos archives. Mais la demeure familiale sise en tombeu, a été habitée et même rénovée entre 1570 et 1589. Quelle branche de cette famille l’a habitée puisque nous savons que les « de Stembert » ne résidaient plus à Verviers et Liège (surtout pour la fin de la lignée) ? Alors que nous savons qu’au début du XXème siècle, ces terrains appartenaient toujours à la famille « de Grady », seule lignée héritière des « de Stembert » ? Mais le bâtiment était-il toujours habitable au XXème siècle ?

Il reste quelques points irrésolus à ce jour dont deux relativement importants : premièrement, nous ne pouvons dire quel est le membre de la famille qui est parti avec les troupes napoléoniennes et deuxièmement, il reste le mystère du chevalier Théodore Joseph de Stembert dont on ne sait rien exactement de la manière dont il est parvenu jusqu’à cette fin de XIXème siècle, ni par quelle branche de la famille. Effectivement, en dehors de figurer sur deux faire-part de décès, celui de l’épouse du chevalier Lambert Marie de Stembert et le sien, il n’est cité nulle part.

Si nous observons attentivement le premier faire-part de décès, celui de Madame Claire de Stembert née « de Fisenne », nous remarquons que le chevalier Théodore Joseph de Stembert (nommé Joseph de Stembert) est cité en dernier lieu, ce qui laisse supposer un lien de parenté plus éloigné que la belle-famille qui occupe les premières places sur l’avis mortuaire. Peut-on supposer qu’ils étaient probablement des cousins plus ou moins lointain ?

Il est fort probable que ce soit ceux qui occupèrent le manoir qui sont à l’origine de Théodore-Joseph de Stembert. Et probablement aussi à l’origine du membre de la famille qui s’exila avec l’armée française. Mais là aussi, il y a un vide.

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