L'entre-deux-guerres

La paix revenue, il fallait reconstruire et construire. Oublier ces années tristes et recommencer à vivre plus ou moins normalement.

 

Stembert de l’après guerre jusqu’en 1939

Après la première guerre mondiale, Stembert connut sa première grande phase d’expansion. On se mit à construire et à lotir le bas du village qui comptait jusque-là quatre rues principales : Grand’Ry, Verviers (devenue du Stade), des Sports et de la Chapelle (devenue Antoine de Berghes), bordées par quelques habitations récemment érigées ainsi que par quelques ruelles mal tracées. Ce fut entre 1920 et 1930 que la presque totalité de l’ancienne partie basse du village sortit de terre. Cet agrandissement était dû à l’augmentation sans cesse croissante de la population stembertoise qui était passée de 2.568 habitants en 1900 à 5.100 en 1930. Il fallait donc bâtir pour abriter tous ces nouveaux venus.

Stembert avait le noble avantage de se situer à proximité de la ville tout en restant à l’écart des usines. Les moyens de transport se « modernisaient » et incitaient les citadins verviétois et avoisinants à venir s’installer au calme, sur nos hauteurs stembertoises. La croissance rapide de la démographie du village entraîna l’arrivée et l’installation de plus d’une vingtaine de commerçants dans les nouveaux quartiers. Si l’on ajoutait à ce nombre les marchands ambulants, le chiffre grimpait à environ soixante commerces.

Cependant, si le bas du village prenait une certaine importance, les habitants de ces nouveaux lotissements avaient en réalité très peu de contact avec les « racines » stembertoises dont les familles résidaient dans le haut de Stembert et ce, depuis parfois plusieurs siècles. Et s’il n’y avait eu les messes dominicales, les concerts à la « Stembertoise » et à la « Concorde » ainsi que les formalités à remplir à la Commune, les notables du village qui administraient depuis tant d’années la vie associative du centre de notre entité n’auraient eu que de très rares occasions de rencontrer la communauté nouvellement arrivée. Ce ne fut qu’au fil des ans que des contacts se nouèrent, notamment par le truchement des enfants dans les écoles et au catéchisme, mais aussi par le club de football du Club Sportif Verviétois qui était un point de rencontre considérable.

Il y eut cependant toujours une différence entre les habitants du haut et ceux du bas. Ceci doit être sans doute dû au fait que Stembert, pendant très longtemps, fut isolé. De part cette situation, les anciennes familles ont toujours vécu « ensemble » et elles acceptaient difficilement l’arrivée de ces nouveaux venus. De plus, les habitants des hameaux des Surdents et de Mangombroux, eux aussi relativement éloignés du centre du village, n’avaient pas la sensation d’être réellement Stembertois. Ils constituaient des petits îlots communaux bien spécifiques et désireux de prendre une certaine indépendance vis-à-vis de Stembert.

A noter qu’en 1928, le Cercle d’escrime « Le Sabre » vint s’installer à Stembert. Il était placé sous la présidence de Joseph Hansenne.

Evidemment l’agrandissement du village eut une répercussion sur sa politique. Stembert était de très forte tendance catholique et l’arrivée de nombreuses nouvelles têtes allait favoriser l’opposition. Le bourgmestre Lambert Damseaux, du parti catholique, fut opposé à Octave Petry, fervent socialiste, Stembertois d’adoption, qui fut un grand homme politique de notre région. En 1936, il fut élu Conseiller provincial et lutta fermement contre l’idéologie rexiste, pour la Belgique et contre la montée du nazisme en Allemagne. Il fut arrêté en 1941 pour ses activités antinazies. La révision de son procès en 1943 le fit libérer par le dénommé Himmler. Après la guerre, il lutta activement pour la restructuration politique du pays. Il fut appelé à la Députation Permanente de la Province de Liège où il siégea comme député permanent socialiste de l’Arrondissement de Verviers jusqu’à sa mort, en 1959.

Malgré tous ces changements, Stembert restait au centre d’une intense activité villageoise. Sous l’impulsion du vicaire Saroléa, le patronage Saint Louis (actuellement les locaux de Chanteloup) connut un développement remarquable. De même, la salle du Cercle était utilisée pour diverses activités telles des concerts et des séances de cinéma certains dimanches matins. Les films de l’époque étant muets, ils étaient accompagnés et embellis par les originalités du talentueux pianiste qu’était Auguste Henrotte (médaillé de Paris pour le violon et diplômé des Auteurs - Compositeurs de Paris). D’ailleurs plusieurs Stembertois s’illustrèrent au niveau musical et certains encore actuellement.

En juillet 1930, à l’occasion du centenaire de la Belgique, un grand cortège agrémenté de nombreux chars fut organisé dans les rues du village. Les sociétés stembertoises ainsi que les écoles participèrent en très grand nombre à ces festivités.La photo de droite montre un groupe se rassemblant pour assister au cortège devant la ferme Vandermeulen.

Dans le domaine sportif, Stembert et la région verviétoise étaient également très actifs : plusieurs équipes cyclistes furent formées dans notre région grâce au vélodrome situé à Mangombroux. Ce vélodrome se situait en bas des actuels escaliers  prolongeant la première partie de la rue Ma Campagne (nommée encore aujourd'hui la rue du Vélodrome). La natation, le water-polo, le football, l’escrime et la gymnastique prirent également un certain essor et comptèrent quelques champions originaires de notre région.

 

 

 

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