D’après Armand Weber, grand bibliophile verviétois du XIXème siècle, nous apprenons qu’à cette époque, au XIXème siècle, il existait toujours sur le fronton d’une aorte, l’enseigne parlante de la famille Delpouille, un blason avec trois poules. Leur généalogie pouvait être établie jusqu’en 1539 avec Réginier Simon. En 1602, nous trouvons Léonard Simon Martin qui fondera une postérité de dix enfants dont un portait le même patronyme. En 1686, un Depouille épousait Marie de Goé. Musicien, il composa une messe qu’il grava lui-même sur bois. L’épreuve laissait cependant à désirer. De lui, nous avons également une image de la Vierge des Récollets, un Saint-Joseph, un Saint-Roch et un Saint-Hubert. La taille de ces gravures est primitive et dure. En 1696 ou 1698, il imprima son œuvre : la messe.
Quirin-François Lejeune, prêtre, naquit à Stembert en 1707 et y décéda le 15 mai 1778. Il établit la première imprimerie du pays de Franchimont dans les maisons « Jacoby », au lieu-dit « es thier » en 1751. Le premier volume qui sortit de sa presse fut un abrégé de l’office des religieuses sépulchrines (couvents dit des Bons Enfants à Liège, Verviers, Visé, Malmédy et Waremme entre 1384 et 1824) de Verviers.
Jean-Baptiste (1) Depouille naquit à Stembert en 1798. Il épousa Marie Augustine Thérèse Jamin le 4 mai 1830.
En 1732, Léonard (1) Depouille, fils de Jean-Baptiste (1), bâtit une sorte de presse (entrée plus tard au musée communal par Jean-Simon Renier) mais il n’imprima que de courts opuscules et mourut en 1741.
L’aîné des dix enfants de Jean-Baptiste (1), également nommé Jean-Baptiste (2), continua l’imprimerie et s’associa avec son cousin Quirin-François Lejeune.
L’atelier prit le nom d’imprimerie allemande et Quirin-François Lejeune publia des ouvrages latins, allemands et français, des pièces de plain-chant grégorien, un abrégé portatif du rituel romain, un recueil d’anecdotes choisies.
En 1778, Jean-Baptiste Depouille (2) travailla seul jusqu’à sa mort en 1802 après un exode, en 1794, avec son fils nommé Léonard (2). Ils revinrent à Stembert et remirent sur pied l’industrie gravement compromise. Mais un édit impérial interdisait l’établissement d’une imprimerie dans les endroits comptant moins de 5.000 habitants. Les ateliers furent fermés et Léonard (2), les rouvrit en 1814.
En 1823, Léonard (2) vint s’installer à Verviers, dans la rue Spintay puis dans la rue de Heusy. En 1830, son fils Jean-Baptiste (3) reprit les affaires. Ce dernier eut cinq enfants dont un se nommait Léonard (3). Il habitait rue des Raines mais son atelier périclita. Il échoua rue Xhavée. Un de ses frères, Léon Depouille, avait bien tenté l’invention d’un margeur et d’un procédé d’impression simultanée en diverses couleurs mais le travail fut vain et la ruine de cette industrie complète.
Arthur Fassin, dans son ouvrage « Recherches historiques sur les communes de Stembert et de Heusy » édité en 1890, précise qu’à cette date, des descendants des « Depouille » étaient toujours dans le métier.
En 1983, le Conseil communal de Verviers vota l’appellation de l’actuelle rue des Imprimeurs, en hommage à tous les imprimeurs de la localité. Avant cela, elle se nommait la rue Quirin-François Lejeune.